Nous profitons ces derniers temps de taux d'intérêt jamais vus : moins de 3 % sur vingt ans. Pourtant, les prix de l'immobilier semblent stagner dans la plupart des régions de France. Comment expliquer cette contradiction et quel futur marché devons nous attendre ? Nous essayons de répondre à ces questions épineuses.
Les raisons de la stagnation
D'après un article des Échos, près de 100 000 logements seraient à vendre en France. Or, les prix ne semblent pas vouloir baisser au-delà des 1,3 % perdus dans le neuf au premier trimestre 2013 par rapport à l'année dernière. Ces chiffres semblent contrarier la loi de l'offre et de la demande qui voudrait que le mètre carré baisse de façon plus conséquente. Cette contradiction peut s'expliquer par l'attentisme des acheteurs qui, dans un climat difficile (précarité de l'emploi, incertitude économique), préfèrent attendre et voir venir en espérant bénéficier de la baisse tant attendue, quitte à perdre des occasions d'acheter. En effet, les candidats à l'accession à la propriété sont aujourd'hui 2,5 millions alors qu'ils étaient 3,5 millions en 2011. Pendant ce temps, le nombre de vendeurs n'a pas décollé des deux millions.
Dans l'Observatoire de l'immobilier, les acheteurs potentiels interrogés par TNS Sofres déclarent à 58 % s'attendre à une nouvelle baisse des taux d'intérêt et des prix au mètre carré. En outre, de plus en plus de ménages craignent voir leur situation économique empirer : 16 % cette année contre 10 % en 2011.
Il est en outre à noter que les deux principaux foyers de résistance à la baisse des prix sont l'Île-de-France et la Provence Alpes Côte d'Azur. Ces deux régions sont connues pour leur marché foncier difficile et cher, ce qui explique en partie que la moyenne nationale n'ait pas baissé.
L'avenir du marché immobilier en France
Comme les particuliers, les franchiseurs et les franchisés de l'immobilier perdent leur latin devant la situation actuelle. Personne ne peut plus prédire avec certitude ce que sera le marché de demain. Si les ménages ont perdu en pouvoir d'achat, les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas et la population croit tandis que les ménages se multiplient (familles mono-parentales, durée du célibat qui s'allonge, etc.). Tout ceci tend à renforcer la demande. En revanche, l'offre se montre moins facilement adaptable à ces nouvelles conditions du marché. L'immobilier reste fidèle à ses habitudes, marquant toujours un temps de retard. Il faut donc s'attendre à une remontée du prix du mètre carré, fonction du niveau de tension régional.
Interrogés sur l'état du marché, les Français sont désormais plus de deux tiers à considérer que les conditions sont bonnes pour envisager l'achat. Cela représente deux fois plus d'avis favorables qu'en 2011. D'autant qu'en période d'offre, il est plus facile de négocier les tarifs à la baisse. Alors, vont-ils sauter le pas ? L'Observatoire de l'Immobilier semble de cet avis, puisque plus d'un ménage sur deux s'attend à concrétiser ses projets sous douze mois.