C’est acté et tout le monde en parle depuis fin décembre : l’immobilier subit aujourd’hui en France une situation assez déroutante… et peu encourageante. Délivrance de permis de construire en baisse, nombre de logements livrés en décroissance et nombre de transactions en berne. Bref, le marasme est partout. Pourquoi cette crise du secteur de l’immobilier ? Eléments de réponse.
La faute à la loi » disent certains
Et il est sûr que la fin, prévue depuis des années et annoncée dès septembre 2012, de la loi Scellier a effrayé pas mal d’investisseurs. Une loi de droite non reconduite par un gouvernement de gauche quiannonce une nouvelle loi pour la remplacer… c’est sûr que nombreux sont ceux qui se sont imaginés avec horreur voir débarquer des hordes de moujiks, faucille à la main, pour attaquer les investisseurs français.
Et les chiffres le prouvent : clairement, les investisseurs ont été frileux. Pourtant, si l’on en croit certains économistes, la nouvelle loi Duflot, qui remplace le dispositif Scellier, est plutôt avantageuse en termes de crédit d’impôt, même si elle prévoit des conditions de location plus dures. Alors peut-être faut-il regarder ailleurs.
Des prix trop élevés
Et si la baisse des demandes de permis de construire était liée au fait que les biens immobiliers ne se vendent ou ne se louent pas ? Etrange rapprochement, n’est-ce pas ? En tous cas c’est une raison qu’on entend assez peu. Et pourtant, elle semble assez logique : à quoi bon investir dans des programmes immobiliers neufs alors même que les Français boudent les crédits immobiliers, aux taux pourtant historiquement bas, et que le nombre de transactions chute ?
Et si les transactions chutent, c’est purement et simplement parce que les prix sont trop élevés. En effet, d’après une étude réclamée par l’ANIL (l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement) auprès de professionnels du secteur et d’économistes, le bilan est lourd puisque 80% des logements neufs ne seraient accessibles qu’aux plus riches ! Ce pronostic est confirmé par le fait que les seules transactions qui ne chutent pas sont celles qui concernent des logements de très haut standing ou de luxe…
Rien qu’à Paris, le prix de vente au m² (12 000 euros tout de même) fait que les logements ne sont accessibles qu’à 3% des Parisiens ! Alors même que, selon les mêmes spécialistes, le prix moyen au mètre carré devrait être de 3000 euros pour que les classes moyennes achètent. L’écart est grand.
Un équilibre à trouver
En résumé on a :
- Un pouvoir d’achat globalement en baisse ;
- Une crise économique qui incite à la prudence ;
- Des prix de l’immobilier trop élevés ;
- Des investisseurs frileux à cause d’un changement de loi sur les investissements locatifs.
Tout ce qu’il reste à faire, c’est donc de trouver un équilibre qui permettra à la machine de se relancer. Même si bien sûr il sera difficile de faire baisser de manière considérable le prix des logements neufs, des évolutions de ce côté-là devraient déjà au moins rassurer les classes moyennes…